đ Finale J-2 : Philippe Cazaubon :  » l’envie de faire des choses ensemble «Â
Ăcrit par Anthony Hillcock sur 3 juin 2022
PrĂ©sident du Stade Montois Rugby de 2007 Ă 2011, Philippe Cazaubon se souvient de la saison qui a vu lâaccession de son Ă©quipe au Top 14 Ă lâissue dâune rencontre Ă Limoges rentrĂ©e depuis dans la lĂ©gende âŠ
 » Comment on a gagnĂ© la finale ? C’est surtout que ça marchait entre nous. On ne se disait pas grand chose. On se regardait beaucoup … et on rigolait. Il n’y avait rien de formel, câĂ©tait surtout des regards….( pensif) On Ă©tait dans le truc , on Ă©tait ensemble. On Ă©tait Ă Limoges 3 jours avant. La veille on buvait une biĂšre.  »
– Pas besoin de grands discours donc ?
– Non . Je crois qu’il faut ĂȘtre lĂ , prĂ©sents, se regarder …et puis dĂ©conner . On dĂ©connait beaucoup. Vous savez, je crois qu’il n’y a pas de recette, il faut vraiment qu ça prenne, que les gens aient envie dâĂȘtre ensemble. Mais nous mais nous câĂ©tait un peu particulier : lĂ , ils sont 40 Ă postuler (NDLR : pour ĂȘtre sur la feuille de match ). Nous, on Ă©tait 23, et sur 23, y’en a 24 qui voulaient jouer. (rire), le groupe Ă©tait trĂšs resserrĂ©. Moi, jâĂ©tais leur papa. je connaissais leurs s diffĂ©rences , je savais qui s’aimaient bien et qui … faut pas croire , ils seraient pas tous partis en vacances ensemble . Moi jâĂ©tais lĂ pour faire le lien avec tout le monde. Et ça a marchĂ©.
– Avec une Ă©quipe un peu de bras cassĂ©s … face a des mercenaires ?
– Ouais, des revanchards. Et beaucoup de jeunes. Et puis des vieux. Laurent Travini (songeur)…. je pense Ă lui parce qu’il Ă©tait vraiment important, et puis des mecs comme JĂ©rĂŽme CarrĂ©, JĂ©rĂŽme Dhien , et une bande de cinglĂ©s comme Marc Giraud, Benat Arrayet, Baptiste Chedal. Des gamins.
– Tous d’horizons diffĂ©rents?
– Beaucoup avaient besoin de rebondir. Certains avaient Ă©tĂ© maltraitĂ©s ici ou ailleurs. ( silence ) Je crois surtout qu’il y avait beaucoup de sincĂ©ritĂ©. A tous les Ă©tages. Moi j’Ă©tais allĂ© chercher Marc ( NDLR : Dal Maso ) l’entraineur ) StĂ©phane Prosper entrainait les Espoirs Ă Mont 2. Marc restait sur un Ă©chec Ă Limoges. Et puis tout ça a pris. Il y avait Eric Lamarque la premiĂšre annĂ©e. AprĂšs ça s’est passĂ© un peu moins bien , mais bon….
– Y a toujours StĂ©phane Prosper toujours au milieu , c’est redondant. (sourire)
– StĂ©phane …le stratĂšge. Y a un dĂ©nominateur commun : c’est le travail.

Crédit Photo : Romain Tastet
– Des garçons comme Benat Arrayet, Florent Cazeaux , Romain Lauga, ça s’est un peu moins bien passĂ© pour eux quand ils sont partis . Du mal Ă quitter le cocon ?
– Ben oui . Il y a avait de la connerie. De la connerie organisĂ©e ( il s’esclaffe) et une certaine connivence lĂ dedans ( Marc disait souvent : « Il faut de la connerie.  » Et puis l’envie de faire des choses ensemble… Il faut bien dĂ©marrer la saison. LĂ aussi ils ont bien dĂ©marrĂ© la saison.
– On a quand mĂȘme l’impression qu’une finale ça tient Ă rien.
– Des fois. C’est ce que j’appelle le bon opportunisme. Faut sentir les trucs. Et puis on saisit.
                                               ( Propos recueillis par Anthony Hillcock )

Crédit Photo : Romain Tastet