Les Landes et du Ciel #05 – L’Homme dans l’Espace

20 février 2024

 

L’homme dans l’espace

L’espace a toujours été un questionnement pour tous, quel que soit la civilisation.

C’est quoi, ces points lumineux la nuit, et cette Lune qui varie au cours de l’année, presque toujours présente et que l’on peut presque toucher ?

Chacun peut y projeter ses rêves, ses croyances et ses théories.

Elle a inspiré bon nombre d’écrivains, de philosophes, par exemple :

  • Le mythe d’Icare (Ovide) en env. 200 AP JC
  • Premier voyage dans la Lune (Lucien de Samosate) en env. 150 AP JC
  • Francis Godwin, L’homme dans la lune, ou Le voyage chimérique (début de XVIIe)
  • Savinien de Cyrano de Bergerac, Histoire comique des États et Empires de la Lune (1657) et Histoire comique des États et Empires du Soleil (1662)
  • Jules Verne, De la Terre à la Lune (1865)

Des légendes :

  • Mythe de Wan Hu (1500) « le premier astronaute »,

Mais également des scientifiques qui se sont basés sur ces différents écrits pour essayer de développer la technologie afin de réaliser ces rêves.

Constantin Edouardovitch TSIOLKOVSKI (5 09 1857 – 19 09 1935) Soviétique

En 1903, « Exploration des espaces cosmiques par des engins à réaction »

En 1929 « Les Trains de fusées cosmiques »

« La Terre est le berceau de l’humanité, mais on ne passe pas sa vie entière dans un berceau »

Travail sur les moteurs à réaction

Robert ESNAULT-PELTERIE (8 11 1881- 6 12 1957) Français

Le 8 juin 1927, « L’Exploration par fusées de la très haute atmosphère et la possibilité des voyages interplanétaires »

En 1934, « L’Astronautique » recueil des techniques disponibles à l’époque

Inventa le manche à balai

Hermann Julius OBERTH (25 06 1894 – 29 12 1989) Roumain austro-hongrois

En 1923, « La fusée dans les espaces interplanétaires ».

Des plans théoriques de fusées-sondes opérant en haute altitude,

Des vaisseaux spatiaux à équipage humain,

Une station satellite sont évoqués

Travaux sur les V2.

Robert HUTCHINGS GODDARD (5 10 1882 – 10 08 1945) Américain

En 1919, « Méthode pour atteindre de très grandes altitudes ».

Le 16 mars 1926, il réalise le premier lancement public d’une fusée à carburants liquides

Wernher VON BRAUN (23 03 1912 – 16 06 1977)

En 1932, il est employé par l’armée. En 1934, il lance de l’île de Borkum 2 fusées A2 (1t poussée) Altitude 2200 m

Même si on considère que VON BRAUN est le père des V1 et V2 qui ont fait tant de dégâts chez les alliés. C’est quand même le père des missions américaines…

Le moment d’accélération de ces recherches est malheureusement la 2ème guerre mondiale. Les militaires ont très vite compris qui était très efficace et sécurisant de pouvoir envoyer des bombes sans survoler les objectifs et ainsi, préserver les équipages.

En Allemagne, URSS et en France, les passionnés d’espace se sont regroupés en clubs/sociétés pour mettre en commun leurs connaissances. La VFR (Association pour la navigation spatiale) fondée en 1927 par OBERTH en Allemagne a été mise sous la coupe et le contrôle des nazis. Il en a résulté la création des V1 et V2 tristement célèbres pour les dégâts qu’ils ont causé en Europe occidentale.

A la fin de la guerre, les meilleurs scientifiques et techniciens ont été « récupérés » par les alliés et ont été les bases des développements des lanceurs spatiaux dans ces pays. Von Braun, exfiltré aux Etats-Unis suite à l’opération Paperclip, à apporté ses connaissances pour la création des lanceurs américains et fut un des artisans des missions Apollo.

Avec la découverte de l’Energie atomique et des armements pouvant être crées, l’importance d’un lanceur longue distance fut primordial en cette période de guerre froide entre les états -unis et l’URSS

Le summum, pour l’année géophysique internationale de 1957, les USA annoncèrent leur intention d’envoyer un satellite à des fins scientifiques. Riposte immédiate du soviétique SEDOV, qui relève le défi.

La guerre froide venait de trouver un nouveau front. Chacun, développait un lanceur pour être le premier… L’URSS avec ses programmes R.. et M.., les USA avec Redstone et Vanguard.

Les USA étaient prêts en 1956, mais la fusée qui avait été créée par Von Braun, avait été d’un lest plutôt que d’un satellite. Impensable que ce soit un allemand qui réussisse. Le tir fut une réussite !

L’année suivante, le monde a entendu le fameux BIP-BIP du spoutnik soviétique. Un énorme affront pour les américains.

Un nouveau front s’ouvre de nouveau : la Lune.

Les américains espèrent refaire leur retard sur l’URSS. La NASA fut créée en 1958 pour coordonner ce programme.

Trois étapes, les programmes Mercury, Gemini et Apollo.

Mercury, 1958 – 63, validation de la possibilité d’un homme dans l’espace

Gemini, 1963 – 66, répétition des scénarios probables pour la lune.

Apollo, 1967 – 1972, envoi d’hommes sur la Lune.

Pendant ce temps, peu d’informations sur les programmes soviétiques, à part leurs réussites :

Le 3 novembre 1957, premier être vivant mis en orbite Laïka

Le 12 avril 1961, premier homme satellisé durant une révolution et environ 2 heures de vol (à une altitude de 327 km : Youri Gagarine

Du 16 au 19 juin 1963, première femme dans l’espace : Valentina Terechkova

Le 18 mars 1965, 1ére sortie dans l’espace d’Alexaï Leonov

La fusée développée par les équipes de Von Braun servira de lanceur pour les missions Apollo, la Saturn.

Le premier essai de la capsule devant servir de d’espace de vie pour les astronautes se soldera par le décès de Virgil GRISSOM, Edward WHITE et Roger CHAFFEE suite à un incendie dû à une étincelle dans cet environnement pressurisé à l’oxygène pur.

Après de nombreuses modifications et contrôles, les premières missions reprirent avec Apollo 7, en orbite terrestre, Apollo 8 premier vol autour de la Lune, Apollo 9, Premier vol habité avec le module lunaire, Apollo 10, Premier vol habité autour de la Lune simulant presque jusqu’à l’alunissage la mission totale, Apollo 11, avec le premier pas de l’homme sur un autre astre que la Terre.

Cette fois-ci, ce sont les USA qui gagnèrent la course !

S’en suivirent 6 autres missions pour parfaire les techniques et la connaissance de l’environnement lunaire avec 382 kilogrammes de roche lunaire rapportés et la mise en place plusieurs batteries d’instruments scientifiques

Et puis, plus rien… les américains ont pris leur revanche ! et budget énorme 288 milliards de $ (en valeur 2020 corrigée de l’inflation) et mobilisera jusqu’à 400 000 personnes

Si, la mise en place en 1973 d’une station orbitale Skylab, utilisé 6ans et d’Apollo-Soyouz en 1975, durée mission 9j 7h 28mn

La Lune n’est plus un objectif !!!

Mais l’espace reste toujours un enjeu stratégique

Plusieurs programmes furent proposés pour continuer ces explorations, le Space Exploration Initiative (SEI), qui doit permettre l’installation d’une base permanente sur la Lune. Annulé faute de budget, le Vision for Space Exploration contenant le projet Constellation annulé pour les mêmes raisons.

Mais la construction d’un lanceur lourd Space Launch System (SLS) et du vaisseau spatial interplanétaire Orion se poursuit. La NASA décide en avril 2017 la construction d’une station spatiale qui serait placée en orbite lunaire et qui est baptisée Deep Space Gateway.

Donald Trump demande à la NASA d’étudier la dépose d’un premier équipage à la surface de la Lune dès 2024.

Ainsi va naître le programme Artémis, basé sur le Lanceur SLS (Space Launch System), le Vaisseau Orion et Station orbitale lunaire Lunar Orbital Platform-Gateway.

Artémis I (août-septembre 2022) Premier vol du lanceur lourd SLS réussite

Artémis II (mai 2024 ???)  Premier vol avec équipage du vaisseau Orion retardé

Artémis III (2025 ???)  Mission avec équipage à destination de la surface de la Lune retardé

En ligne de mire, la planète Mars.

Ces missions devraient servir de répétition et validation des techniques et des organisations pour permettre l’accès à la planètes Mars dans la prochaine décennie.

Les contraintes techniques, budgétaires et humaines sont très importantes.

Globalement, ni les techniques, ni les entrainements ni les matériels ne permettent pour l’instant l’envoi de missions « sérieuses » sur Mars

De plus, les rovers et sondes font bien le boulot. Alors pourquoi prendre des risques inconsidérés sauf pour des questions de suprématie ! Comme pour la conquête de la Lune !

À suivre…



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