Chronique à venir dans le CAFZIC #90 de novembre 2025.
GLIITCH « A fire inside » (Pogo Rds & Araki Rds & Quixote RPM & After-Before) LP 12” & CD & Digital
Attention, vous pénétrez ici dans un monde oppressant, sombre, dans ce qui pourrait ressembler à la bande-son d’un voyage peut-être longtemps désiré vers le début des entrailles de la terre. Une fois le petit budget mis de côté, les sacs à dos préparés et surtout les cordes et autres mousquetons vérifiés, il est temps de descendre. Et oui, si certains recherchent le bonheur par les choses faciles vers lesquelles on les oriente, comme de gentils petits moutons, d’autres veulent comprendre par eux-mêmes, souhaitent tester, toucher et surtout affronter. Notre imaginaire faisait le taf jusque là, Gliitch nous permet aujourd’hui de voir, d’appréhender, de rencontrer. « A fire inside », opus que l’on regarde avec méfiance, se révèle alors ténébreux, dur, inquiétant au possible ; les bruits, le son, les riffs, la rythmique sont autant d’empreintes des collisions répétées, de couleurs sombres qui s’accumulent, qui se transforment et inquiètent, que l’on se doit d’apprivoiser pour limiter les peurs. Gliitch est un trio je le rappelle, Eva, Manu, Laurent et ce sont clairement des survivants d’une scène noise, véritable symptôme de temps héroïques où l’on n’hésitait pas à sortir des chemins tout tracés. Ici on se fait plaisir dans des orchestrations qui font réfléchir, qui font prendre conscience des espaces autour de nous mais aussi des cavités, du soufre, des ombres et donc parfois des fantômes. Mais attention, encore une fois rien ne se fait sans virulence avec Gliitch, le riff suinte, écorche, basse et batterie martèlent ; les âmes étaient tourmentées et elles le resteront, les corps forcément douloureux et pour longtemps. Un jour il faudra bien remonter à la surface et je ne suis pas certain que le compte-rendu que Gliitch nous fera soit des plus réjouissants, les doutes font toujours partie de la vie, les cauchemars aussi ; par contre avec les 8 titres de « A fire inside » placés entre vos esgourdes vous aurez le temps de vous préparer une bonne armure bien solide, de passer de l’état de petits moutons en société à celui de bêtes suffisamment féroces capables de se défendre. Commencez donc par « Rock on » et « Dark dancer » (2 morceaux déjà entendus en 2024), mais aussi « Tantrum » et « Shizo » c’est un conseil, histoire de prendre la température générale. D’ailleurs, à bien y réfléchir, le dernier cité, avec une petite lettre en plus, aurait pu donner son nom à l’EP, son nom et peut-être même son corps ! ! !